Livrets de formation

Enseignement-apprentissage du français chez l’élève kilubaphone : repérer des erreurs linguistiques, culturelles et y remédier

La République Démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays les plus multilingues de la planète. Entre deux cents (200) et quatre cents (400) langues y sont parlées. Quatre d’entre elles, en référence à la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée en 2011, jouissent d’un statut particulier, celui de « langues nationales », c’est-à-dire utilisées sur toute l’étendue du territoire de la RDC et principalement dans les médias. Il s’agit, plus précisément, du kikongo, du lingala, du kiswahili et du ciluba. La langue officielle de la RDC, depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960, est le français. La politique
de l’enseignement primaire bilingue, en RDC (la langue française et une langue nationale congolaise), a été adoptée au cours de cette même année.


Dans le contexte actuel de la RDC, hormis le degré élémentaire du niveau primaire où le médium d’enseignement est exclusivement une langue nationale ou une langue du milieu, aux autres degrés du niveau primaire, le français est, à la fois, matière et médium d’enseignement.
En RDC, le français est une langue que les élèves du primaire, dans bien des cas, ne rencontrent qu’à l’école. En dehors du milieu scolaire, ils/elles s’expriment, partout et dans tous les domaines de la vie active, dans une ou plusieurs langues congolaises.


La coexistence du français avec les langues nationales, notamment avec le kiluba qui constitue l’objet essentiel du présent livret, pose de sérieux problèmes :
– d’une part, les élèves kilubaphones ont tendance à assimiler certains sons du français à ceux qui leur sont phonétiquement proches en kiluba ;
– d’autre part, ils/elles utilisent une accentuation qui ne répond à aucune règle de la langue française ;
– enfin, ils/elles transfèrent le ton chantant du kiluba en français.

Ces problèmes qui relèvent des interférences linguistiques ont un impact qui affecte négativement la qualité de l’expression, voire le sens des énoncés.
Face à cela, il s’avère aussi bien utile que nécessaire de renforcer, à travers cette séquence, tes capacités en phonétique et en didactique des langues afin de te permettre de remédier, efficacement, à ces difficultés consubstantielles à tout apprentissage d’une langue étrangère ou seconde.

À la fin de la première séquence, l’enseignant(e) sera capable de/d’ :
identifier l’origine des problèmes que rencontre l’élève kilubaphone, en ce qui
concerne :
– la réalisation de quelques sons de la langue française ;
– la réalisation correcte en français de l’accentuation et de l’intonation ;
→ de mettre en application des démarches de correction appropriées afin de remédier aux erreurs phonétiques.

À la fin de la seconde séquence, l’enseignant(e) sera capable de/d’:
→ identifier, dans les énoncés de ses élèves kilubaphones, les erreurs qu’ils/elles commettent souvent en français, dans le processus du transfert des acquis de l’oral à l’écrit;
→ mettre en œuvre une démarche appropriée de remédiation

À la fin de la troisième séquence, l’enseignant(e) sera capable de/d’:
→ reconnaître, dans les énoncés et les comportements de ses élèves, des indices d’interférences culturelles;
→ mettre en œuvre des stratégies de remédiation.