La recherche sur l’utilisation du téléphone portable dans le dispositif IFADEM

L’Agence universitaire de la Francophonie, Orange Labs (laboratoire SENSE) et l’École normale supérieure d’Antananarivo ont mené un processus d’accompagnement par la recherche pour mesurer l’impact de l’utilisation du téléphone portable sur la qualité de l’encadrement pédagogique des instituteurs malgaches impliqués dans IFADEM.

Différents matériaux ont été recueillis pour l’évaluation du dispositif :

  • Données administratives sur les participants;
  • Deux enquêtes par questionnaire : une au démarrage du parcours de formation visant à préciser notamment des éléments sociodémographiques et leur maitrise du mobile, l’autre à la fin pour évaluer la satisfaction des participants et leur perception du dispositif;
  • Données de trafic des mobiles (comptes-rendus d’appels) et données de facturation;
  • Données issues de la plateforme d’envoi de QCM par SMS;
  • Données issues d’une sonde Androïd installée sur les Smartphones6;
  • Résultats aux évaluations théoriques et pratiques de fin de parcours;
  • Enquête qualitative menée auprès de 18 enseignants.

Les différents matériaux recueillis révèlent que l’usage du mobile pour la formation est plébiscité. Mais cet enthousiasme affiché cache une réalité plus contrastée. Environ un quart des participants a tiré pleinement profit du mobile en communicant avec les enseignants et tuteurs de la formation et en participant assidûment à la campagne de QCM mise en place. À l’inverse, un tiers a très peu utilisé le mobile pour communiquer ou répondre aux QCM (essentiellement en raison de problème de couverture réseau).

Plus précisément, concernant l’usage du mobile, on retiendra que la campagne de QCM par SMS a connu un succès certain. Mais l’assiduité varie considérablement entre les participants à la formation. Les enseignants qui déclarent avoir une couverture réseau médiocre ont très peu de chances d’être des utilisateurs réguliers de ce service. C’est donc bien à la difficulté de capter correctement le réseau qu’il faut imputer en grande partie les faibles participations de certains enseignants et particulièrement ceux de la circonscription la plus rurale. Les enquêtes ont montré une claire corrélation entre participer aux QCM et les résultats aux évaluations théoriques, avec un gain de 6 points pour ceux qui avaient le plus répondu à la campagne de QCM par SMS.

Par ailleurs, au-delà de son coût plus élevé, la plus-value du Smartphone dans le cadre d’une autoformation ne s’appuyant pas sur l’utilisation du web n’est pas démontrée. Au contraire, il semble qu’il ait généré davantage de difficultés d’utilisation.

Les QCM par SMS semblent bien avoir répondu au besoin de maintenir l’intérêt et la motivation des enseignants. En les renvoyant régulièrement à l’étude de leurs livrets de formation, ils ont pleinement joué un rôle d’évaluation formative. L’écoute des fichiers sonores a apporté un complément aux leçons écrites, tandis que les communications entre enseignants et tuteurs d’une part, et entre enseignants d’autre part, ont pu impacter sensiblement leur motivation et leur collaboration. Tous s’accordent cependant pour souligner le caractère encore fragile de ces progrès et expriment leur désir d’approfondir cette formation et de l’étendre à l’ensemble des enseignants.

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