Séminaire "Nouvelles formes de coopération à l’ère du numérique"
Ce séminaire est organisé par l’Institut des sciences de la communication, le laboratoire Dispositifs d’information et de communication à l’ère numérique, Paris, Île-de-France (Dicen-IdF) et la Confédération européenne des associations d’utilisateurs des technologies de l’information (Cecua).
Dans quelle mesure le numérique peut-il s’avérer un instrument performant, et dans quelles conditions remédier aux lacunes, erreurs, inégalités des formes classiques de la coopération ? Quelles nouvelles formes de régulation mettre en place ? Ce séminaire est l’occasion d’évaluer des expériences innovantes et d’inventorier les pistes de futures recherches.
Rééquilibrage par le numérique des formes de coopération ?
Didier Oillo, président des Réseaux de valorisation de l’enseignement supérieur (Rives)
Si a priori le terme de coopération se définit simplement comme l’action de faire ensemble, de privilégier le collectif à l’individuel, il recouvre cependant diverses réalités. Dans la première moitié xxe siècle à la fin des années 1940, la coopération a donné du sens, d’une part à des accords entre individus s’associant pour la création d’entreprises au sein desquelles le bien commun était privilégié, d’autre part, à l’issue des décolonisations, à la volonté des pays anciennement colonisateurs de créer de nouvelles relations avec l’ex-colonisé. C’est à partir de ces deux nouvelles orientations que le terme de coopération a pris des voies différentes sans toutefois qu’elles s’opposent formellement. L’une, qui ne fait pas appel à un pouvoir central et est aussi appelée action collaborative, privilégie le bien commun, la co-construction, la co-conception, la participation, et se situe au niveau de petites entités, voire d’individus ; l’autre, qui met en jeu des territoires, des États, de grandes entités économiques, qu’on retrouve sous les vocables de coopération internationale, bilatérale ou multilatérale, décentralisée, militaire, économique, s’appuie toujours sur un pouvoir central. Ces deux formes de coopération ont des logiques et des modes opératoires très différents.