XIIIe Sommet de la Francophonie : engagement renouvelé pour IFADEM

Le XIIIe Sommet de la Francophonie d'octobre 2010 était l'occasion pour les chefs d'États et de gouvernements de renforcer leur action en faveur de l'éducation, et donc de la formation continue des instituteurs. Les Seychelles et le Liban ont signé avec l'OIF un "pacte linguistique", engageant notamment le déploiement d'IFADEM dans ces pays.

Du 22 au 24 octobre, les 70 chefs d’États et de gouvernements des pays ayant le français en partage étaient réunis à Montreux en Suisse pour le XIIIe Sommet de la Francophonie. L’occasion de renouveler leur engagement en faveur de l’éducation de base et notamment dans la formation continue des instituteurs.

Les travaux du XIIIe Sommet de la Francophonie

À l’issue de leurs travaux, dimanche 24 octobre 2010, les chefs d’États et de gouvernements réunis aux XIIIe Sommet de la Francophonie ont adopté la Déclaration de Montreux. Dans son troisième volet, consacré à la langue française et l’éducation, elle mentionne :

"43. Nous reconnaissons que l’accès à une 'Éducation pour tous' (EPT) de qualité, ainsi qu’à la formation et à l’enseignement professionnel, est une condition essentielle au développement durable des sociétés. Nous nous engageons à promouvoir l’EPT en synergie avec les partenaires au développement et la société civile. Nous réaffirmons la responsabilité principale des autorités publiques pour la formulation et la mise en œuvre des politiques d’éducation et de formation, dans le respect des langues nationales.

44. Nous réitérons notre soutien aux actions francophones dans le domaine de l’éducation, telle que l’Initiative francophone pour la formation à distance des maitres (IFADEM), dont les effets multiplicateurs sont avérés pour nos populations, et demandons à l’OIF et à l’AUF de poursuivre son déploiement, en priorité en Haïti."

En marge du Sommet, le président libanais, Michel SLEIMAN, et celui de la République des Seychelles, James ALIX MICHEL, signent avec M. Abdou DIOUF, secrétaire général de la Francophonie, des pactes linguistiques. Ils y prévoient notamment le déploiement d’IFADEM.

"Pacte linguistique" avec le Liban et les Seychelles : développement d'IFADEM

Le président libanais et le président de la République des Seychelles signent également avec le secrétaire général de la Francophonie des pactes linguistiques, qui prévoient entre autres le déploiement d’IFADEM dans ces pays.

Le pacte linguistique avec les Seychelles envisage de "renforcer la place du français dans tous les secteurs d’enseignement" et "d’améliorer la formation des enseignants, grâce au programme IFADEM".

Au Liban, les partenaires s’engagent à "auditer les filières de formation initiale des professeurs de et en français et rénover les méthodes et les outils (utilisation du multimédia, des technologies de l’information et de la communication et mise en place de l’Initiative pour la formation à distance des maitres, IFADEM)".

Conférence de presse

M. Bernard CERQUIGLINI, recteur de l’AUF, et M. Clément DUHAIME, administrateur de l’OIF, ont présenté IFADEM jeudi 21 octobre, en amont du Sommet lors d’une conférence de presse commune.

Évoquant la décision prise au Sommet de Bucarest de lancer l’Initiative, M. DUHAIME explique : "On s’était rendu compte du drame que représentait le besoin immense d’instituteurs dans les pays francophones, que ce soit dans les Caraïbes pour Haïti ou en Afrique (…) et on savait aussi que, malheureusement, ceux qui enseignaient n’avaient pas la formation suffisante et les moyens adaptés pour réussir (…). Ensemble on a pris le problème à bras le corps".

Il conclut : "c’est un dossier sur lequel tous les deux, avec nos équipes, nous avons vraiment conjugué nos efforts, chacun dans nos domaines de compétence et dont on est très fiers tous les deux puisqu’on a vu, pendant la conférence ministérielle, que de nombreuses délégations demandent déjà cette Initiative".

La conférence de presse est également l’occasion de présenter les perspectives pour l’Initiative.

M. CERQUIGLINI rappelle qu’"IFADEM est un succès, de l’avis des experts que nous avons réunis, de l’avis des gouvernements (…). L’Initiative porte en elle la permanence et la durabilité : nous allons passer très vite de l’expérimentation à la permanence intégrée au dispositif. Ce que nous voulions surtout c’est que ces projets à terme, et à court terme, fussent des projets béninois, burundais, bientôt haïtien et j’espère malgache".

"Ce projet là c’est la volonté politique des États", précise l’administrateur de l’OIF. "On n’y serait pas arrivé, si l’État n’était pas engagé, s’il n’y avait pas une volonté politique des États de dire : dans ma politique d’éducation nationale la formation de mes instituteurs est une priorité (…). Le modèle est transposable partout. On a commencé dans des zones très difficiles parce qu’on sait maintenant qu’il sera adaptable partout."

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