Système éducatif

2,1 millions d’enfants de six à douze ans sont actuellement scolarisés dans les deux premiers cycles du fondamental en Haïti – 18,5% dans le secteur public, 80,5% dans le secteur privé – et sont encadrés par un peu plus de 60 000 enseignants.

 

 

Indicateurs

  • Nombre total d’élèves aux 1er et 2e cycles du fondamental : 2 106 805
  • Nombre d’élèves dans le secteur public aux 1er et 2e cycles du fondamental : 390 618 (18,5%)
  • Taux net de scolarisation aux 1er et 2e cycles du fondamental : 76%
  • Taux d’achèvement au primaire : 47% (Banque mondiale, 1997)
  • Taux d’alphabétisation des jeunes de 15 à 24 ans : 42,76%
  • Nombre d’enseignants : 60 261
  • Nombre d’enseignants formés : 21%
  • Ratio d'encadrement élèves/enseignant : 46
  • Nombre total d’écoles : 15 268 dont 1241 publiques (8%)
  • Part du budget de l’État consacrée à l’éducation : 1,5% (Banque mondiale, 1990)

 

Sources

  • Recensement scolaire 2002-2003, MENFP
  • Système éducatif et inégalités sociales en Haïti, Louis-Auguste Joint, Paris, L’Harmattan, 2006
  • La stratégie nationale d’action pour l’Éducation pour tous, MENFP, 2007

L’enseignement fondamental en Haïti accueille les enfants dès six ans et dure neuf ans : respectivement quatre, deux et trois ans pour les trois cycles du niveau fondamental.

Le nombre d’écoles privées est très élevé (80,5% du nombre total d’écoles en 2003) et en constante augmentation : 2221 écoles privées contre 1000 écoles publiques en 1982 ; 14 027 écoles privées contre 1241 écoles publiques en 2003.

Le Plan d’action pour la refondation du système éducatif haïtien, élaboré par la commission présidentielle "Éducation et formation", six mois après le séisme du 12 janvier 2010, insiste sur la faiblesse de l’offre scolaire : 42,8% des jeunes de 15 à 24 ans ne sait ni lire ni écrire, les taux de réussite scolaire sont très faibles, les taux de déperdition scolaire très élevés et on évalue à plus de 500 000 le nombre d’enfants non scolarisés principalement du fait du cout de l’éducation et ce, malgré la gratuité de l’enseignement fondamental prévue par la Constitution dès 1987.

Selon les auteurs du rapport, le séisme a lourdement aggravé les conditions matérielles difficiles. Ainsi, dans le Sud-Est, 71 établissements du secteur public et 208 du privé ont été détruits et endommagés, et dans le département de l’Ouest c’est 80% du parc scolaire qui a été touché. Les autres départements, qui n’ont pas subi les conséquences directes de la catastrophe, on dû faire face à des flux migratoires importants.

Ils l’associent également au niveau de formation initiale des enseignants, "insuffisante tant en ce qui concerne sa formation académique (les savoirs à enseigner) que la formation professionnelle (méthodes et outils pédagogiques)". Par ailleurs, sur les 60 261 enseignants du fondamental, 79% n’ont reçu aucune formation initiale de base.

L’"amélioration des qualifications des enseignants en poste" est devenue en 2007 pour le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) un axe stratégique majeur dans son plan pour une stratégie nationale d’action pour l’éducation pour tous, axe que la commission présidentielle "Éducation et formation" développe en 2010 dans ses recommandations : elle propose notamment d’améliorer l’encadrement pédagogique des enseignants en renforçant le réseau des Écoles fondamentales d’applications/Centre d’appui pédagogique (EFACAP) et de mettre en place un "dispositif de formation diplômante des enseignants".

Le ministère souligne en particulier les difficultés linguistiques des enseignants : "l’enseignement du français est approximatif vu que la majorité des enseignants ne maitrisent point cette langue qu’ils ne pratiquent que rarement dans leur vie quotidienne". Ce que confirme un test de connaissance du français (TCF) organisé en 2009 par IFADEM pour 370 enseignants des départements du Sud et du Sud-Est et qui les situe majoritairement à un niveau A2-B1, insuffisant pour qui enseigne le et en français.

Autre axe d’intervention envisagé par le ministère en 2007 : "Appliquer, au niveau du fondamental, une démarche de bilinguisme équilibré facilitant le développement des compétences linguistiques des élèves en créole et en français".

Implanté en Haïti depuis la colonisation française au XVIIe siècle, le français est devenu langue officielle en 1804. Ce n’est qu’en 1987 que la Constitution institue également le créole langue officielle. Mais déjà en 1982, la réforme éducative du ministre Bernard stipule que "l'usage du créole, en tant que langue parlée par 90% de la population haïtienne, est permis dans les écoles comme langue instrument et langue d'enseignement". Pour des raisons essentiellement matérielles – rareté des manuels et matériel pédagogique inadapté – et de formation des enseignants, les recommandations qui ont découlé de cette réforme n’ont été que très peu suivies : "certaines écoles n’introduisent l’enseignement du créole qu’en fin du deuxième cycle en prévision des examens d’État".

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