Près de deux millions d’enfants, âgés de six à douze ans, sont actuellement scolarisés dans les classes du cycle primaire burundais et encadrés par 39 941 enseignants. Le ministère de l’Enseignement de base et secondaire, de l’Enseignement des métiers, de la Formation professionnelle et de l’Alphabétisation (MEBSEMFPA) a en charge le cycle primaire qui compte 3458 écoles dont 97% sont publiques.
Indicateurs
- Nombre total d’élèves au cycle primaire : 1 946 371 au total, 975 218 filles, 971 153 garçons
- Nombre d’élèves dans le secteur public : 1 922 424 élèves (98,7%)
- Taux net de scolarisation : 96,1%
- Taux d’achèvement : 46%
- Taux d’alphabétisation des jeunes de 15 à 24 ans : 78%
- Nombre d’enseignants : 39 441 enseignants dont 20 923 femmes
- Nombre d’enseignants formés : 36 456 (92,4%)
- Ratio d'encadrement élèves/enseignant : 49
- Nombre total d’écoles : 3458
- Taux de raccordement des écoles à l’électricité : 3%
- Part du budget de l’État consacrée à l’éducation : 25,3%
À lire
- Rapport PASEC Burundi 2010 (PDF)
- Rapport du TCF : analyse globale (PDF)
- Rapport sur la stratégie nationale de la formation continue des instituteurs du primaire (PDF)
- Plan sectoriel de développement de l’éducation et de la formation 2012-2020 (PDF)
- Annexes du Plan sectoriel de développement de l’éducation et de la formation (PDF)
- Rapport d'évaluation technique du Plan sectoriel de développement de l'éducation et de la formation (PDF)
Crédit photo (vignette) : © IFADEM

Les effectifs du primaire ont largement progressé depuis l’appel lancé par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 2000 en faveur de l'Éducation pour tous, notamment du fait de la gratuité des frais de scolarité instaurée en 2005 à l’école maternelle et primaire : en dix ans, le nombre d’élèves scolarisés a doublé, passant de 806 214 élèves en 2001 à un million en 2004, puis à 1 922 424 en 2010, soit un taux net de scolarisation de 96,1% en 2010.
Cette progression – dont il faut tout de même souligner qu’elle n’est pas uniforme sur l’ensemble du territoire puisque le taux net de scolarisation se situe en dessous de 90% dans les provinces de Bujumbura-Mairie, Ngozi, et Karusi – fait dire à l’ONU dans son rapport 2010 qu’il est "possible que le 2e Objectif du Millénaire soit atteint en 2015, eu égard à la volonté et aux engagements politiques de haut niveau pris par le gouvernement".
Toutefois, le même rapport évoque un taux d’achèvement au primaire encore trop bas (46%) et un allongement de la scolarité des élèves qui constitue un important facteur d’abandon (6,5% en 2010) : l’accès à la 6e année se fait en général après plusieurs redoublements (38,4% de redoublants sur l’ensemble du primaire), ce qui fait passer l’âge moyen à l’entrée en 6e année à 14,7 ans au lieu de 11 ans.
Le cycle primaire compte six années au cours desquelles le français est introduit progressivement : matière enseignée pendant les quatre premières années, il devient langue d’enseignement en 5e et 6e année. Pourtant, c’est en français que les résultats des enfants de 5e année au test PASEC sont les plus faibles : ils obtiennent en moyenne 38,9/100 en français et 44,4/100 en mathématiques, ce qui fait dire aux auteurs du rapport que "les résultats en français des élèves de cinquième année sont toujours insuffisants au regard du niveau de 40/100 jugé moyen au test PASEC".
Les enseignants
En ce qui concerne les enseignants, les évaluations ne sont pas moins préoccupantes : si l’on s’en réfère à un test de connaissance du français organisé par IFADEM en 2007, le niveau de langue est à peine suffisant pour 65% d’entre eux qui obtiennent un niveau B1 et très insuffisant pour les 35% restant qui se situent au niveau A2 du Cadre européen commun de référence pour les langues.
Sur les 39 941 enseignants, on compte 90% de titulaires et 10% de suppléants qui assurent les compléments de cours et les remplacements. Le nombre d’enseignants dits "non qualifiés" est relativement faible : 7,6% en 2010. Toutefois, ceux qui ont bénéficié d’une formation initiale ont pu suivre des parcours académiques très différents : formation de une à deux années, essentiellement disciplinaire, ou formation de quatre ans dans l’un des 115 établissements à section pédagogique ou écoles normales.
Aussi la formation continue constitue le 5e grand objectif énoncé par le gouvernement dans le Plan sectoriel de développement de l’éducation et de la formation (PSDEF) qui prévoit une "réforme concomitante des formations initiale et continue des enseignants pour qu’ils puissent s’approprier rapidement et durablement les nouveaux programmes". Gérée par la Direction générale des Ressources humaines (DGRH) et la Direction générale des Bureaux pédagogiques (DGBP), elle est animée par un réseau de formateurs, directeurs d’école, conseillers pédagogiques et inspecteurs. Mais faute de ressources, didactiques et financières, les formations pour les enseignants en poste se limitent le plus souvent à des "journées pédagogiques" ou sont mises en place avec des partenaires sectoriels avec des programmes tels qu’IFADEM ou encore L’école amie des enfants (Unicef).
Passage à l'école fondamentale
Le Président de la République annonce le 2 septembre 2010 le passage à l’école fondamentale : aux trois cycles actuels de l’enseignement primaire sera ajouté un 4e palier incluant les 7e, 8e et 9e années du secondaire.
Une commission nationale nommée par décret le 11 mai 2012 est chargée du pilotage, de la révision des curricula de l’école fondamentale et post-fondamentale, et a pour mission de concrétiser l’annonce à la rentrée 2013-2014.